Dans son dernier rapport sur les marchés mondiaux des matières premières, la Banque mondiale anticipe une détente des prix des matières premières en 2025, ce qui constitue une bonne nouvelle pour l’inflation. Aussi, pour le pétrole, l’institution a simulé un Worst Case, en cas de matérialisation de certains risques géopolitiques.
Ainsi, la Banque mondiale a annoncé que les prix des produits de base devraient chuter en 2025, atteignant leur niveau le plus bas depuis cinq ans, dans le sillage du pétrole qui devrait pâtir d'une offre surabondante. En effet, l'institution prévoit une offre excédentaire de 1,2 million de barils par jour en moyenne. Ce niveau n'a été observé que deux fois auparavant, lors des confinements de 2020 et de l'effondrement des prix en 1998.
Cette situation du pétrole résulte de la stagnation de la demande en Chine et de l'augmentation de la production des pays non-membres de l’OPEP et de l’OPEP+. Selon la Banque mondiale, le prix moyen du Brent devrait tomber à 73 dollars en 2025, contre 80 dollars cette année.
Cependant, le rapport met en garde contre les risques liés à une escalade du conflit au Moyen-Orient. Dans ce cas, une possible réduction de l'offre mondiale de 2 millions de barils par jour pourrait faire grimper les prix à un pic de 92 dollars. Si les producteurs non touchés par le conflit augmentent leur production, les prix pourraient se stabiliser autour de 84 dollars le baril.
Par ailleurs, entre 2024 et 2026, selon la Banque mondiale, les cours mondiaux des produits de base devraient chuter de près de -10 %. Les prix des denrées alimentaires devraient reculer de -9% cette année et de -4% supplémentaires en 2025 avant de se stabiliser, mais ils resteront supérieurs de près de 25% à leur niveau moyen sur la période 2015-2019.
En outre, le prix des métaux industriels devrait rester stable en 2025-2026, car la faiblesse du secteur immobilier chinois est compensée par des conditions d’approvisionnement tendues et une demande croissante de certains métaux liés à la transition énergétique.
Enfin, le prix de l’or devrait atteindre un niveau record cette année, avec une hausse de 21% par rapport à 2023, et devrait rester 80% plus élevé que la moyenne des cinq années précédant la pandémie. En effet, l’or jouit d’un statut particulier parmi les actifs, son prix augmentant souvent en période d’incertitude géopolitique et politique, y compris en cas de conflit.