Depuis le 14 juillet, l'actualité politique française est marquée par l'omniprésence d'Emmanuel Macron surtout avec le timing du G7. De plus, même les sujets internationaux, semblent davantage délégués à Jean-Yves Le Drian. D'où, notre question du titre de l'éditorial. En effet, même pour les sujets internes sensibles comme les retraites, ce sont des personnalités désignées par le président Macron, qui assurent la charge diriger des groupes de travail.
Ainsi, Édouard Philippe est absent des radars et semble cantonné au fameux "mon collaborateur" de Nicolas Sarkozy au sujet de François Fillon. Il faut dire que ce n'est ni la faute de Macron ni de Philippe mais d'une nouveauté de la cinquième république depuis le quinquennat et l'inversion du calendrier électoral.
En effet, il n'existe plus de double légitimité car depuis 2002 car les électeurs ont automatiquement donné au président élu, une majorité confortable aux législatives. Ainsi, une bonne partie des députés de la majorité, doivent leurs mandats au président élu et non à leur parti ou à leur talent personnel. De même, depuis la deuxième élection de Jacques Chirac, les présidents élus évitent de nommer au poste de premier ministre, une personnalité de premier rang. Ce fut le cas pour Sarkozy avec Chirac, de Juppé avec Sarkozy, d'Aubry avec Hollande et de Bayrou avec Macron.
En conclusion, dorénavant, le premier ministre semble cantonné au rôle du premier collaborateur du président. Il s'agit ainsi d'un super directeur de cabinet même s'il les institutions réservent au premier ministre, certains rôles protocolaires. D'ailleurs, certains proposent de supprimer ce poste de premier ministre comme aux Etats-Unis où le régime présidentiel est assumé malgré les multiples contre-pouvoirs.