Avec le coronavirus, Emmanuel Macron a eu sa crise économique majeure comme le fut la faillite de Lehman Brothers pour Nicolas Sarkozy. En effet, François Hollande avait eu plutôt à gérer des crises de terrorisme car en 2012, la situation économique héritée était déjà convalescente.
Ainsi, avec cette crise du coronavirus, la croissance économique risque d’être nulle en 2020 avec une hausse mécanique du chômage. Aussi, une spirale négative croissance-chômage est entrain d’être enclenchée dans plusieurs secteurs comme le tourisme, le transport et la restauration.
De plus, le président français ne sera pas jugé uniquement sur le bilan économique mais aussi sur le bilan sanitaire en absolu et en comparable avec les pays voisins. Ainsi, pour sa réélection en 2022, Macron a la lourde tâche de gérer ce Black Swan.
C’est dans ce cadre qu’il a eu jeudi une allocution équilibrée sans mesures excessives tout en cherchant à prendre des précautions. Ainsi, si les élections municipales de dimanche prochain, sont maintenues, tous les établissements scolaires seront fermés à partir de lundi prochain et jusqu’à nouvel ordre (y compris les universités).
Aussi, Macron a été l’un des rares dirigeants occidentaux à combiner les mesures sanitaires avec celles de nature économique. Ainsi, il a annoncé l’indemnisation par l’État du chômage partiel ou technique, en incitant les entreprises à garder leurs salariés. Aussi, il a évoqué le report du paiement des taxes et des impôts. Idem, il a promis un plan de relance à l’échelle européenne pour faire tous le possible en vue d’éviter une crise économique majeure. De plus, il a encouragé les entreprises à recourir au télétravail quand cela est possible.
Toutefois, les résultats dépendent aussi d’éléments exogènes non contrôlables. En effet, si la pandémie est stoppée avant la fin du semestre, les dégâts économiques sont rattrapables avec une forte probabilité de rebond en 2021 à la veille des élections. Toutefois, si la pandémie n’est arrêtée qu’en 2021, celle-ci risque de catalyser une grosse crise économique similaire ou supérieure à celle de 2008.
Dans ce Worse Case, malgré toute son énergie et sa créativité, Emmanuel Macron aura du mal à rétablir la situation économique avant 2022. Surtout, bien avant le Coronavirus, la croissance économique était poussive et le taux de chômage était encore trop élevé par rapport à celui du plein-emploi.