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Edito : le mirage des midterms en France

Marion Maréchal

Marion Maréchal semble vouloir faire des élections européennes de 2024, une revanche pour Reconquête et un tremplin pour la présidentielle de 2027. Toutefois, historiquement, les français ont davantage fait des européennes un défouloir que de vrais midterms à l’américaine. 

En effet, depuis sa désignation comme tête de liste de Reconquête aux européennes, Marion Maréchal a durci le ton à la manière de Jean-Marie Le Pen des années 90. En particulier, la petite-fille du fondateur du FN, semble vouloir doubler sa tante par sa droite, notamment en cas d’un score en 2024, supérieur aux 7% d’Eric Zemmour durant la présidentielle de 2022. En particulier, Marion Maréchal pense avoir la légitimité et la stature pour réussir l’OPA ratée de Zemmour sur le RN. 

Toutefois, la principale erreur de Marion Maréchal est celle de considérer les européennes comme des midterms. En effet, Marine Le Pen a justement gagné en 2014 avec 24,9% des voix, sans pouvoir confirmer en 2017. De même, en ancien mode de scrutin, l’UMP avait gagné en 2009 avec 27,9% des voix avant la déroute de Sarkozy en 2012. Il en est de même pour le PS en 2004 avec 28,9% des voix. 

A contrario, à un niveau historique, les élections européennes ont pu constituer un tombeau politique comme pour Michel Rocard en 1994 avec ses 14,5% ou pour François-Xavier Bellamy avec ses 8,5% en 2019. D’ailleurs, durant les dernières européennes, tous les présidentiables ont évité de s’exposer à cette élection piège où un bon score n’est que flatteur alors que toute défaite est fatale.