Vincent Bolloré est resté fidèle à sa réputation en affaires avec une technique rodée de trading de participations minoritaires ou majoritaires après des prises de participation rampantes. D’ailleurs, ces dernières années, même des participations historiques ont été cédées grâce à des opportunités uniques de vente.
Ainsi, Bolloré a signé avec CMA CGM pour la cession de 100% de Bolloré Logistics sur la base d’une valeur d’entreprise de 5 Mrds d’euros. Auparavant, Bolloré avait vendu Bolloré Africa Logistics à MSC, sur la base d’une valeur d’entreprise, nette des intérêts minoritaires, de 5,7 Mrds d’euros.
Quant à Vivendi que Bolloré contrôle à environ 32%, la prise de contrôle a été rampante après la vente de D8 en échange d’actions du groupe. Une fois aux commandes de Vivendi, Bolloré a pu monter dans le capital de Vivendi suite à l’annulation progressive des actions rachetées. Ces différentes opérations ont été financées notamment en cédant SFR et Maroc Telecom avant de faire des raids boursiers.
En outre, à la tête de Vivendi, Bolloré a poursuivi les coups boursiers avec l’acquisition de Lagardère, la scission de 60% d’Universal ou les raids sur Mediaset et Gameloft. De plus, Vincent Bolloré n’a pas hésité à faire acheter par Vivendi les 59,2% du capital de Havas détenus par le Groupe Bolloré. Aussi, récemment, Vivendi a annoncé étudier de nouvelles scissions de Canal+ et de Havas, en reconfigurant leurs périmètres.
Pour l’anecdote, dans la fin des années 90, Bolloré avait accumulé progressivement 10% du capital de Bouygues avant d’en devenir administrateur. Tout en soignant la forme, Bolloré a contesté la stratégie de Bouygues, notamment en matière de diversification excessive dans les télécoms, les médias et le BTP. Par peur d’un putsch, Bouygues a fini par chercher un chevalier blanc en la personne de Pinault qui a racheté la participation de Bolloré tout en lui offrant une plus-value de près de 250 millions d’euros.
Enfin, à près de 72 ans, Vincent Bolloré semble chercher actuellement l’influence politique via son empire médiatique (Canal+, CNews, C8, Europe 1 et le JDD). Ainsi, il n’a pas hésité à imposer sa ligne éditoriale comme le montre l’épisode des Guignols ou celui de Morandini. En effet, selon le Canard enchaîné, le milliardaire serait extrêmement proche d’un prêtre traditionaliste. De même, François Hollande l’aurait qualifié en privé de catho intégriste.