Le cours de Renault a cédé près de 2%, ce qui porté la correction à plus de 4% sur une semaine et à près de 32% sur un an glissant. En effet, le groupe a affiché des résultats semestriels sous pression après avoir vu sa fusion avec Fiat (FCA), capoter. Aussi, en plus des relations difficiles avec Nissan, le constructeur japonais est dans une impasse financière.
Ainsi, le chiffre d’affaires de Renault au premier semestre, a atteint 28.050 millions d’euros, en baisse de 6,4% (-5% à taux de change et périmètre constants). Pour sa part, le résultat d’exploitation du Groupe ressort à 1.521 millions d’euros contre 1.734 millions d’euros en 2018 S1. De même, le résultat net s’élève à 1.048 millions d’euros contre 2.040 millions d’euros en 2018 S1 à cause du repli de la contribution de Nissan, en baisse de 826 millions d’euros. Par ailleurs, si Renault a maintenu ses objectifs pour l’année en termes de marge opérationnelle du Groupe de l’ordre de 6%, celui du CA a été révisé à la baisse avec un chiffre d’affaires 2019 proche de l’an dernier.
Aussi, Hiroto Saikawa, le DG de Nissan qui a fait tomber Carlos Ghosn, a annoncé la suppression de 12.500 emplois, parallèlement à la réduction de sa production de 10% d’ici à 2022-2023. Ces mesures vont toucher les lignes les moins rentables comme en Espagne et en Indonésie. En effet, Nissan n'a quasiment pas réalisé de bénéfice opérationnel sur le dernier trimestre avec un CA en recul de 12,7%. Justement, certains observateurs pointent le changement stratégique opéré après le départ de Ghosn, comme source des difficultés actuelles de Nissan. En effet, le constructeur japonais a abandonné la course aux volumes avec l'arrêt des multiples réductions et promotions.
