Le choix de Valérie Hayer comme tête de liste de la majorité présidentielle aux européennes, illustre le caractère inédit du second mandat d’Emmanuel Macron. En effet, ce dernier qui ne peut pas briguer sa propre succession en 2027, n’a aucun dauphin potentiel pour cette échéance.
En particulier, les élections européennes auraient pu constituer un test pour la présidentialité en 2027 grâce au duel proposé par Jordan Bardella qui caracole en tête des sondages. Or, Emmanuel Macron a opté pour Valérie Hayer dont le seul mandat local a été celui de Conseillère départementale. Un tel choix semble illustrer le caractère inédit de ce second quinquennat d’Emmanuel Macron.
En effet, durant les mandats présidentiels précédents de la Vème République, la majorité avait un ou plusieurs numéros deux, capables de relever le gant en cas de forfait du président sortant. Ce fut le cas pour Georges Pompidou avec Charles De Gaulle ou du couple Sarkozy/De Villepin pour Jacques Chirac. Même pour François Mitterrand en 1995, le PS disposait de plusieurs options de Jacques Delors à Lionel Jospin en passant par Jack Lang.
Or, pour 2027, Edouard Philippe et François Bayrou semblent être dans une stratégie de ni-ni (ni soutien critique ni dauphin adoubé de Macron) qui est souvent perdante. Aussi, Gabriel Attal pourrait revivre le cauchemar de Matignon quand Gérald Darmanin ou Bruno Le Maire auront à s’imposer dans le camp macroniste.
A l’arrivée, la France va vivre la situation institutionnelle d’un président sortant qui ne peut pas se présenter sans avoir de successeur. Une telle situation pourrait amplifier la contestation des différentes catégories allant des agriculteurs aux enseignants en passant par les cheminots et les banlieusards. De même, libéré des contraintes de la popularité, Emmanuel Macron pourrait être tenté par une application autoritaire de son programme.
