Même s’il est difficile de prédire une victoire électorale avec trois ans d’avance, l’arrivée de Marine Le Pen à l’Elysée paraît inéluctable, couronnant près de 50 ans d’activité inlassable du mouvement politique d’extrême-droite, fondé par Jean-Marie Le Pen.
En effet, avec un score de 41,5% au second tour en 2022, Marine Le Pen aurait déjà pu titiller la victoire si Emmanuel Macron n’avait pas réussi à séduire LFI et son électorat. Or, actuellement, la rupture est quasi-définitive entre la Macronie et la gauche de Jean-Luc Mélenchon. De plus, cette fois, les macronistes devront défendre un bilan de 10 ans, ce qui donne une grosse occasion à l’alternance.
Cette alternance aurait pu venir de la gauche mais celle-ci demeure désunie et victime de la querelle éternelle des égos malgré le succès de la Nupes aux législatives. Aussi, une large partie des médias semble avoir fait son choix autant par pragmatisme que par idéologie. En effet, plusieurs journalistes ont franchi le pas de banalisation du RN et de diabolisation de LFI. Enfin, le vote ambigu de LR au Parlement, pourrait difficilement faire du parti une opportunité d’alternance.
Par ailleurs, la mécanique des chiffres avec les européennes comme test, donne une longueur d’avance à Marine Le Pen qui disposerait facilement d’un socle de 45% au second tour de la présidentielle. Un tel socle lui donnerait inéluctablement la victoire en l’absence d’un rival pouvant réunir la macronie et la gauche dont les LFI.
Toutefois, une telle victoire ne devrait pas déboucher sur une révolution avec un scénario à la Meloni car Marine Le Pen ne rejette plus l’UE et cherchera au contraire à se rapprocher de certains dirigeants européens pour rassurer l'establishment. Ainsi, comme le socle de l’UE constitue l’essentiel de l’agenda politique, Marine Le Pen cherchera à se distinguer par quelques mesures symboliques comme des accords bilatéraux sur les clandestins, le durcissement de certaines peines ou la réservation de certaines allocations aux français.
